Résumé Congrès UNASP La Rochelle, Samedi 26 septembre 2015
Christian Lemaignan, ASP 17
« Le soin est une sorte de poème que la sollicitude intelligente accompagne »
…
Alors résumons notre journée sous forme de poème….
Vivre sa vie à chaque instant, avec gratitude,
Cette grâce d’exister jusqu’à la fin…
Respirer, c’est consentir à être né, et dire « Je suis »
C’est accepter, ce temps qui nous est compté,
C’est être rattaché à nos ancêtres, affilié à une généalogie.
Aujourd’hui commence une autre vie…
Où la joie est éternelle, précédée d’une trainée de lumière,
C’est le présent de la purification qui conduit à l’espérance,
De la communion où, nous, bénévoles, sommes témoins,
Solidaires de cette expérience qui est la Victoire du Vivant,
Nous sommes porteurs de cette humanité, au-delà de la mort.
Oui, nous perdons le présent,
Oui, nous vivons des instants tragiques,
Oui, chacun a une place, chacun a sa place,
Oui, être contre la mort, tout contre,
Car aimer quelqu’un c’est dire, je ne veux pas que tu meures.
Pour un patient se projeter reste flou, on s’accroche, on s’adapte,
En particulier lorsqu’il faut répondre à la question :
« Si les soins que je vous propose dégradent votre qualité de vie » ?
Pour les proches, leurs attentes sont multiples : il y a les attentifs effacés,
Les fusionnels, les absents, les épuisés, les médecins malgré eux,
Pour les soignants, il s’agit de se battre non contre la maladie,
Mais avec la maladie, dans une relation complexe, centrée sur le patient,
Avec gentillesse, dévouement, attention compréhension…
Nous, bénévoles, soyons des créateurs de nouvelles formes de solidarité,
De nouveaux métiers, pour faire face à l’épuisement des proches,
Repensons les lieux de répit pour les proches,
Formons ces aidants, dans le cadre de proximité territoriale.
Mais aussi, prenons le risque de cacher un chagrin,
Laisser pleurer à l’infini, accueillir les larmes,
Accueillir les familles dans les salles d’attentes, dans les chambres, au domicile !
Mais n’oublions pas les nouveaux droits des patients,
Droit d’ « être entendus », et droit d’ « être apaisés »,
Car de l’autre côté du versant, nous restons seuls dans la distinction
Entre « mort palliative » et « mort sédative » plus confortable ?
Bref, prenons notre place dans le monde commun, humain,
Que nous portons à travers nos émotions, nos joies, nos souffrances,
Qui nous poussent vers un au-delà de nous-même…
Bref, respirons, encore une fois, dans cet apaisement vécu
Tous ensemble, lors de notre Congrès convivial :
« Vivre sa vie, à chaque instant » suppose de « risquer sa Vie » !