Un monde sensible
Les accompagnants en soins palliatifs en milieu institutionnel, se trouvent à la croisée des chemins entre plusieurs mondes : le monde de l’institution, le monde de la science médicale, le monde des soins palliatifs et du bénévolat qui se veut bienveillant, à l’écoute, où les discours sonnent si vrai dans l’attention généreuse que requièrent les grands malades.
Et puis, un monde sensible, celui des malades un peu perdus dans ces univers protocolisés d’où ils finissent par se sentir étrangers alors même qu’ils devraient en occuper le centre.
Auprès des malades, ils se trouvent plongés dans cet espace où rien n’est prévisible, où se conjuguent vents et courants pour laisser échapper de la vie ses plus extravagantes sensations et des vies bouillonnantes de désirs se laissent entrevoir.
Les mots, sans doute, trahiraient malgré eux la force des échanges qui se nouent, mais aussi l’intimité instillée entre ceux qui ne s’écoutent pas seulement, mais s’entendent !
C’est cet émerveillement que, par pudeur, n’osent révéler les accompagnants.
Eugénie PORET